Le Col du Mont-Cenis : une porte italienne des Hautes-Alpes
Frontière naturelle entre la France et l’Italie, le col du Mont-Cenis culmine à 2 083 mètres d’altitude et offre bien plus qu’une simple voie de passage. C’est un itinéraire historique emprunté depuis l’Antiquité par marchands, pèlerins et armées, et aujourd’hui par les voyageurs avides de panoramas grandioses et de tranquillité alpine. Accessible en voiture, à vélo ou à pied, le col est une véritable invitation au voyage transfrontalier, à condition de bien s’y préparer. Allez, on vous emmène !
Où se situe le Col du Mont-Cenis ?
Le col du Mont-Cenis relie la vallée de la Maurienne, en Savoie, à Suse, dans le Piémont italien. Ce n’est pas à proprement parler dans les Hautes-Alpes, mais en tant que Haut-Alpin, c’est un passage à connaître sur le bout des doigts, surtout si vous souhaitez explorer l’Italie tout en évitant les grands axes routiers engorgés.
Depuis Briançon, il faut compter environ 1h45 de route pour atteindre Lanslebourg-Mont-Cenis, point de départ vers le col. Le trajet vous fait passer par le col du Lautaret, puis par Modane. C’est une route magnifique, particulièrement agréable au printemps et en été, quand les cols sont ouverts et les vues dégagées.
Quand passer le col en toute sérénité ?
Le col du Mont-Cenis est fermé en hiver. Typiquement, il est accessible de début mai à fin octobre, selon l’enneigement. Pour une traversée sereine, privilégiez :
- La fin du printemps (mai-juin) : la neige fond, les marmottes pointent le bout du museau, et la route est encore peu fréquentée.
- Le cœur de l’été (juillet-août) : idéal pour les randonneurs comme pour les familles, avec la garantie d’un col totalement déneigé.
- Le début de l’automne (septembre-début octobre) : ambiance plus calme, paysages flamboyants, à condition d’éviter les premières neiges.
Quel mode de transport choisir ?
Le col du Mont-Cenis se prête à plusieurs formes de voyage, selon vos envies d’aventure… ou de confort !
En voiture ou en moto
C’est l’option la plus simple. Depuis le tunnel du Fréjus ou la vallée de la Maurienne, la D1006 grimpe en lacets jusqu’au col. Prudence sur la route : certains virages sont serrés, et les cyclistes peuvent être nombreux en haute saison.
À vélo
Pour les amateurs de cyclisme, c’est un classique : une montée exigeante mais splendide, notamment depuis Lanslebourg (10 km pour 680 m de dénivelé). Pensez à l’altitude : le vent peut surprendre en haut, même en été. Une veste coupe-vent ne sera pas de trop.
À pied
Des itinéraires de randonnée rejoignent le col, notamment depuis Bramans ou Termignon, ou encore via le GR5. Comptez 4 à 6 heures de marche selon votre point de départ et votre rythme. C’est une immersion pure dans le silence alpin.
Que voir au col du Mont-Cenis ?
Autant le dire tout de suite : vous ne traverserez pas le Mont-Cenis uniquement pour atteindre l’Italie, mais aussi pour profiter d’une étape pleine de charme.
- Le lac du Mont-Cenis, aux reflets turquoise, est stoppé par un imposant barrage. On peut en faire le tour à pied ou à VTT (environ 16 km), entre alpages fleuris et vues imprenables.
- Le jardin alpin du Mont-Cenis, situé à proximité de la route, est une halte rafraîchissante pour observer la flore de montagne à plus de 2 000 mètres d’altitude.
- La pyramide du Mont-Cenis, centre d’interprétation du site, vous raconte l’histoire militaire et stratégique du col.
- Les forts italiens (Fort Varisello, Fort Roncia) vous plongent dans le passé mouvementé de cette frontière souvent disputée.
Petite anecdote : c’est par ici qu’est passée l’armée de Napoléon pour marcher sur l’Italie. Il y a même une route et une stèle commémorative à son nom.
Passage vers l’Italie : attention aux formalités
Même si on reste dans l’espace Schengen, quelques vérifications ne font pas de mal :
- Carte d’identité ou passeport en cours de validité, surtout si vous vous rendez dans des établissements officiels italiens (hôtels, location, etc.).
- Assurance auto valable à l’étranger : la carte verte couvre généralement l’Union européenne, mais mieux vaut vérifier.
- Kit de sécurité voiture : triangle, gilet jaune et ampoules de rechange sont obligatoires en Italie.
Côté téléphone, pensez à désactiver les données uniquement si vous avez un forfait sans option européenne. Sinon, pas de surcoût depuis 2017.
Idées de balades côté italien après le col
La vallée de Suse s’ouvre à vous après la traversée du col. Voici quelques idées pour prolonger l’escapade :
- Suse : petite ville italienne à 30 minutes du col. Promenez-vous du côté de la Porte Sarrasine et de l’amphithéâtre romain.
- Le fort de Fenestrelle : une vraie muraille alpine, à une heure de route, impressionnante et riche d’histoire.
- La strada dell’Assietta : piste d’altitude réservée aux véhicules adaptés, ouverte l’été, pour les amateurs d’aventure et de panorama.
- Les spécialités culinaires du Piémont : ne repartez pas sans goûter aux agnolotti, à la polenta ou à un bon plat de pâtes à la truffe blanche !
Equipement à prévoir pour un passage en toute tranquillité
Le col du Mont-Cenis est sauvage et isolé. Si vous comptez traverser avec sérénité, quelques précautions sont de mise :
- Vêtements chauds, même en été : le col est à plus de 2 000 mètres, et une météo clémente peut vite tourner.
- Réserve d’eau et en-cas : les points d’approvisionnement sont rares sur le col même.
- Carte routière ou topoguide si vous partez en rando, histoire de ne pas dépendre exclusivement du GPS (le signal est capricieux sur les crêtes).
- Freins en bon état : en descente, côté italien comme français, ça chauffe !
Astuce : si vous êtes à vélo ou à moto, envisagez une escale à Lanslebourg ou à Val Cenis côté français, ou à Novalesa côté italien, pour couper la route en deux temps et savourer pleinement le paysage.
Bons plans pour une pause gourmande ou un hébergement
Lessivé par la montée ou grisé par les paysages ? Rien de tel qu’un bon repas ou une nuit en altitude pour récupérer.
- Le Relais du Mont-Cenis (côté français) propose des plats simples mais savoureux, avec une terrasse face au lac.
- Refuge Petit Mont-Cenis : pour une nuit au calme, ambiance montagne et menu du terroir généreux.
- Osteria La Credenza, à Suse : cuisine italienne revisitée dans une ruelle typique. Pensez à réserver le week-end.
Pourquoi choisir le Mont-Cenis plutôt qu’un tunnel ou une autoroute ?
C’est vrai, le tunnel du Fréjus ou celui du Mont-Blanc sont plus rapides. Mais à quoi bon voyager si c’est pour rester enfermé ?
Le col du Mont-Cenis, c’est une immersion grandeur nature dans les Alpes, une transition douce entre deux cultures, une route vivante où chaque virage réserve une surprise. On prend le temps, on s’imprègne du paysage, on ravive la flamme de l’explorateur qui sommeille en nous. Et surtout, on se rappelle pourquoi on aime tant les Hautes-Alpes : pour leur proximité directe avec l’ailleurs.
Alors, la prochaine fois que l’envie d’Italie vous chatouille… En voiture, en selle ou en baskets, pensez au col du Mont-Cenis !